Présentation

Cette exposition présente un choix d’autochromes, toutes issues de la collection du musée départemental Albert-Kahn. Depuis l’Europe jusqu’à l’Asie en passant par l’Afrique, ces images témoignent de l’ampleur du projet des Archives de la Planète mais aussi de sa dimension universelle. Dans un second temps, le visiteur pourra découvrir le reportage réalisé par Fernand Cuville en vallée d’Ossau, présenté pour la première fois.

Toutes les photographies sont issues du même procédé commercialisé par les Frères Lumière à partir de 1903 : l’Autochrome. Première technique industrielle de photographie couleur, l’autochrome a constitué une véritable révolution dans le monde de la photographie mais aussi plus largement de l’art. Elle a en effet rendu possible la réalisation de photographies couleur en un seul cliché, grâce à la fabrication de plaques de verre recouvertes de millions de grains de fécule de pomme de terre, eux-mêmes recouverts d’un vernis protecteur et d’une émulsion sensible à la lumière.

Si l’invention de l’autochrome constitue une véritable avancée technique – les plaques de verre, disponibles dans des formats courants, étaient utilisables dans n’importe quelle chambre photographique – elle donne également naissance à une esthétique particulière, à mi chemin entre photographie et peinture. La granulation de la fécule de pomme de terre visible, mais aussi le temps d’exposition qui permet de fixer le sujet mais pas encore ses mouvements, confèrent à l’image un aspect pointilliste et une dimension poétique. Ces clichés semblent suspendus dans le temps.

Tout au long du parcours, certaines œuvres de la collection du musée sont proposées en regard de ces images, comme une respiration mais aussi un dialogue. Cette confrontation permet de comprendre combien l’invention de la photographie a bouleversé les codes de la représentation. En offrant la possibilité de capter rapidement la réalité, elle a en effet parfois obligé certains peintres à repenser leur travail et leurs modes opératoires. Elle montre également comment peinture et photographie ont cohabité au début du vingtième siècle autour de sujets identiques.