Peinture du xixe siècle

Peinture du XIxE siècle

Le fonds pictural du musée des beaux-arts de Pau, essentiellement constitué d’œuvres peintes au XIXe siècle, reflète la richesse des divers mouvements et courants qui jalonnent cette période de création.


Réalisme

L’émergence de ce mouvement traduit la nécessité de retranscrire la réalité d’une société qui fait face à de grands bouleversements, tout en rejetant l’exaltation des sentiments du romantisme et la tradition formelle de l’académisme. À l’aide de scènes de genre monumentales, mettant en exergue la réalité du quotidien précaire des petits métiers (Alfred Roll, Marianne Offrey, crieuse de vert ; Ernest Bordes, Le concierge est tailleur), la pénibilité du travail (Jules Pages, Mariniers au Pont Neuf à Paris ; Paul Sieffert, I Barcatori) et les luttes sociales (Jules Adler, La grève au Creusot), les artistes figurent des personnages humbles du quotidien dont émanent à la fois dignité et sobriété.

École de barbizon

Au XIXe siècle, l’invention du tube de peinture révolutionne la manière de peindre des artistes : ils sortent désormais de leur atelier, arpentent la nature environnante et peignent sur le motif. Ainsi l’école de Barbizon a-t-elle vu le jour. Mettant en scène les abords de la forêt de Fontainebleau, Karl Daubigny, Constant Troyon, Théodore Rousseau et Narcisse Diaz de la Peña se regroupent autour du chef de file Camille Corot et placent le paysage au premier plan. Ils prônent une représentation fidèle de la nature, mais c’est leur intérêt pour les effets de la lumière qui annonce les futures préoccupations esthétiques des impressionnistes.

impressionnisme

À la différence de leurs prédécesseurs, les peintres impressionnistes ont le goût à la fois de la nature et des paysages urbains. Pour eux, le sujet devient un prétexte à de nouvelles explorations plastiques. Adeptes de l’impact des phénomènes météorologiques sur les motifs qu’ils choisissent de représenter, ils se plaisent à restituer les variations de la lumière (Berthe Morisot, Pasie cousant dans le jardin de Bougival), à étudier les reflets de l’eau sur le pavé après une averse (Alfred Smith, Averse), ou à jouer avec la juxtaposition des couleurs et les empâtements de matière.

Orientalisme

Le XIXe siècle marque l’apogée de l’orientalisme, fascination pour le Moyen-Orient et le Maghreb qui a vu le jour deux siècles plus tôt, et témoigne de l’émergence de deux écoles dont le musée des beaux-arts de Pau conserve des manifestes. Certains artistes mettant en scène un « orientalisme d’atelier », à l’instar de Léon Benouville (Esther à l’Odalisque) ou de Benjamin-Constant (Les Chérifas), entretiennent la vision d’un Orient fantasmé et d’un exotisme anecdotique ; tandis que les artistes voyageurs, comme Étienne Dinet (L’Oued M’sila après la pluie) ou Marius de Buzon (Paysage d’Algérie) recherchent l’authenticité des terres et des habitants dans un souci de restitution quasi-anthropologique.