nouvel accrochage des collections du musée

Le musée des beaux-arts présente pour un an, un nouveau parcours au sein de ses collections.
Cet accrochage propose de se pencher de manière non exhaustive sur la question du voyage des artistes, les conditions et le contexte de leurs déplacements ainsi que sur les raisons qui les ont conduits de manière volontaire ou contrainte à parcourir le monde tout au long de l’Histoire.

Le voyage, est une caractéristique importante et ancienne des sociétés européennes. De fait, dès le Moyen Âge, marchands, diplomates, soldats, pèlerins et artistes parcourent l‘Europe, ce phénomène s’accentuant à la Renaissance puis au XVII^e siècle.

Ainsi, à la fin du XVI^e siècle, une pratique nouvelle appelée Grand Tour, à l’origine du mot Tourisme, offre la possibilité aux jeunes européens de découvrir l'art et la culture de la France et de l'Italie. 

Parallèlement, le voyage de formation devient, jusqu’au XVIII^e siècle, une institution pour tout jeune artiste qui se respecte. 

L’Italie constituait le point d’orgue de ce périple, la source obligatoire de la confrontation avec un art universel, celui des Antiques et des grands maîtres de la Renaissance.

Au XIX^e siècle, les débuts de la colonisation française et anglaise et les innovations technologiques qui l’accompagnent favorisent les séjours dans des pays plus lointains. Le voyage en Orient devient l’apanage des écrivains, amateurs d’art et artistes en quête d’inspirations nouvelles.

Dans le même temps, avec la révolution industrielle, les déplacements sont facilités par l’essor des transports, le développement des moyens et réseaux de communication.  Le commerce international est par ailleurs favorisé par l’avènement de la classe bourgeoise.

Plus proche de nous, tout au long du XIX^e siècle, les Pyrénées deviennent un haut lieu du thermalisme, principale source de l’attractivité touristique. Dans le sillage des sociétés mondaines, les peintres prennent à leur tour la direction des montagnes.

À la fin du siècle, les compositions des artistes expressionnistes et symbolistes, si différentes soient-elles dans leur plasticité, ont pour point commun l’expression des états d’âmes et la mise en avant de la psyché. La toile devient le réceptacle du voyage intérieur de l’artiste.

Enfin, au XX^e siècle, le voyage des artistes est plus que jamais placé sous le signe de la tragédie et de l’exil avec, entre autres, les départs des Européens fuyant le nazisme. Durant cette même période, la mondialisation, le développement du tourisme et du marché de l’art amènent également certains artistes à voyager en dehors de l’Europe pour parfaire leur formation, créer, exposer et s’imprégner entre autres de l’émulation new-yorkaise ou parisienne.

Par ailleurs, ce nouveau parcours thématique, propose d’évoquer le voyage des œuvres et plus particulièrement les mouvements et le rayonnement de la collection du musée des beaux-arts de Pau à travers les nombreux prêts d’œuvres consentis chaque année à de prestigieuses institutions françaises et internationales.