Eugène Devéria n'a que vingt-deux ans quand il présente cette œuvre monumentale au Salon de 1827.
La composition pyramidale met l'accent sur le nouveau-né présenté à la foule par son grand-père, Henri d’Albret.
Selon la légende, ce dernier aurait promis à sa fille un coffret d'or contenant son testament, à la condition qu'elle ne lui « fasse point une pleureuse ni un enfant rechigné ».
Après la naissance, il procède au « baptême béarnais », et frotte, à titre prophylactique, les lèvres du nouveau-né avec une gousse d'ail puis lui fait respirer une coupe de vin, apportée sur un plateau par le personnage à droite de la composition.
Parmi les nombreux personnages réunis autour de la famille royale, on distingue sur la gauche, Jeanne d'Albret, reine de Navarre ainsi que l'autoportrait anachronique d'Eugène Devéria, de profil, mains jointes.

Dans ses mémoires, Eugène Devéria dit avoir réalisé le tableau d'un seul jet, sans essai préalable. Cette affirmation s'avère être une coquetterie de l'artiste, contredite par l'existence de nombreuses études, dont celles conservées au musée des beaux-arts et au musée
national du château de Pau.
En 1828, Le Louvre fait l'acquisition du tableau puis, l’État français demande à Eugène Devéria d'en réaliser la copie présentée au musée.